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Avoir son business sur internet mais ne pas avoir une photo de profil professionnelle?
Pas de photo de profil Insta? Pas de photo de profil LINKEDIN?
Impensable! 😨 Peu importe la taille de ton entreprise, les gens veulent savoir qui tu es, et à quoi tu ressembles.
Mais si comme moi tu fais partie de cette moitié de l’humanité que l’on nomme les introvertis…
Il se peut que l’idée de dégainer ton appareil photo (ou pire encore: te faire photographier par quelqu’un) et de prendre ton plus beau sourire carnassier de businessperson sûre d’elle te mette moyennement à l’aise.
Heureusement, on n’a jamais dit que ta photo de profil devait être une photo. Enfin, si, techniquement, on l’a dit… Mais rien ne t’empêche de désobéir 😈 Et si, à la place, tu te créais un avatar avec l’intelligence artificielle?
C’est ce que moi j’ai fait. Et ça s’est révélé encore plus intéressant et instructif que je ne l’avais prévu… Installe-toi, mets-toi bien, et regarde-moi enterrer mes horribles photos d’identité à coup de prompts Midjourney.
Crise identitaire
Il y a quelque temps, j’ai publié un guide sur la création graphique avec Midjourney. Et pour les besoins de l’exercice, j’ai utilisé ma photo de profil de base comme image de référence dans toutes sortes de prompts. Ce travail a initié en moi une série de réflexions sur le personal branding et la constance de l’identité à travers la multiplicité des images.
Tout commence avec ce modeste selfie:
C’est l’une des rares photos de moi en circulation. Je prends volontiers des photos du monde extérieur. Par contre dès qu’il s’agit de passer devant l’objectif, je suis plus flight que fight.
J’ai toujours eu un rapport compliqué avec ma propre image. Pas parce que je me trouve hideuse, ou digne de complexe. Mais plutôt, parce que ce que je ressens en voyant une photo de moi relève de l’uncanny valley.
Je ne me reconnais dans aucune de mes photos. Ces constructions figées ont toujours un sale goût de tromperie…
Il y a des moments où j’ai l’impression d’avoir touché le fond. D’autres où les idées me percutent à 300 km/h.
Des moments où le monde m’apparaît lent, froid et grisâtre. D’autres où il m’apparaît comme un kaléidoscope fou, plein de couleurs, de vie et d’opportunités à saisir. Le vrai moi est un pendule qui oscille entre Elsa la reine des neiges torturée et Anna la boute-en-train insouciante.
Mon sens de l’identité est baroque. Il n’existe que dans l’entre-deux, dans le mouvement. Toute tentative de le figer est insatisfaisante. Mais à vrai dire, il me semble que nous sommes toutes et tous, dans une certaine mesure, des êtres à l’identité incertaine, changeante. Comment espérer capturer ça avec une mise en scène one-size-fits-all? C’est un combat perdu d’avance.
Réflexions sur le personal branding
Cette réflexion personnelle est d’autant plus importante pour moi que je suis une entrepreneuse indépendante. Je vis d’une entreprise qui tourne autour de ma personnalité. Mon personal branding. Autrement dit, mon succès dépend littéralement de mon aptitude à mettre en bouteille une partie de l’essence de ma personnalité pour en faire un argument de vente.
Pendant longtemps, j’ai envié les marques qui semblaient n’avoir aucune difficulté à porter un positionnement simple et limpide sur des années. Et puis un jour, j’ai reçu une newsletter du copywriter Loris Colantuono. Il y parlait de son ras-le-bol, en tant que créateur de contenu, de l’ultraspécialisation. Parce qu’en réalité, rien n’est plus stérile qu’une stratégie de contenu qui se replie sur son domaine de spécialisation et refuse l’ouverture. Ça m’a donné matière à réfléchir sur la différence entre personal branding et branding tout court.
Chaque personne est déjà une marque en soi: unique. Vivante. Génératrice de storytelling. L’ambiguïté inhérente à l’être humain a son propre charme. Cette épaisseur, on la cherche dans les histoires, et on célèbre les personnages qui en sont pourvus.
Partant de là:
Une bonne photo de profil ne devrait-elle donc pas mettre en avant la singularité de la personne qu’elle représente, plutôt que de chercher à en neutraliser les aspérités?
Sourire un peu mais pas trop. Etre « bien » habillé. Eviter les accessoires. Poser sur un fond neutre. Cadrer à l’américaine. À trop vouloir « bien » faire, tu finis par incarner quelqu’un d’autre sur ton propre portrait. Ça revient à effacer ton individualité pour montrer ta capacité à rentrer dans le rang. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais pour un entrepreneur qui cherche à développer son personal branding, c’est contre-productif.
À la recherche de la photo de profil professionnelle parfaite
Poussée par mon appétit pour l’art génératif, j’ai nourri Midjourney avec ma photo de profil de base. Et j’ai fait des itérations jusqu’à obtenir des images qui me paraissaient suffisamment vraies. Des images qui ne me donnaient pas des vibes d’uncanny valley.
Après plusieurs essais, un fond effacé automatiquement avec Canva* et des retouches sur Affinity Photo + Dall-E Inpainting, je suis arrivée à cette image:
Le léger pétillement dans les yeux, associé à l’air déterminé et l’ambiguïté de la fusion avec un style low-poly m’évoque quelqu’un qui m’est familier. Techniquement, ce n’est pas une photo de moi. Pourtant, je peux me l’approprier, parce que d’une certaine manière, elle a plus en commun avec moi que mes vraies photos d’identité.
Recherche d’une esthétique pour une photo de profil professionnelle
Pendant quelques semaines, cette image a été ma photo de profil de base sur tous les réseaux. Mais ça me démangeait de reprendre mes explorations. Et puis, alors que je consultais des tutoriels sur Midjourney, je suis tombée sur une liste de mots-clés à tester. Il y en a un en particulier qui m’a immédiatement sauté aux yeux:
Je n’avais aucune idée que le style pastelpunk avait un nom. Mais sans le savoir, c’était exactement l’horizon vers lequel j’avais orienté la marche de PiXEL!ART:
Un ton rebelle, créatif et contestataire porté par une esthétique colorée et mignonne.
Nouveaux essais Midjourney, donc:
J’aime bien les couleurs, mais b!tch please, j’aimerais bien ne pas avoir la tête d’une petite fille modèle.
OK, donc c’est officiel, Midjourney pense que je suis un mélange de Lady Gaga et de rat de bibliothèque dépressif. Je dis pas qu’il n’y a pas un fond de vérité, mais c’est pas cet aspect de moi que je veux mettre en avant. Et si on essayait avec Niji?
Sortir du réalisme
UwU now we’re talking. Niji Journey, je t’aime. Le mélange pastel rose + turquoise est toujours un gros succès avec moi 😍
Coup de cœur pour l’image 4 (en bas à droite). Malheureusement, le fond est trop chargé, et le personnage me ressemble pas du tout.
Je refais des essais en spécifiant les attributs physiques que je veux absolument conserver (yeux bleus, cheveux bruns, lunettes rouges), comme si je créais une mascotte:
Constat: Niji est excellent pour respecter les éléments de la photo de réf qu’on lui demande explicitement. Par contre, on dirait bien que ça paralyse sa liberté d’interprétation. Enfin au moins, ça commence davantage à ressembler à une authentique image-photo de profil!
OMG OMG. La demoiselle N°3 (en bas à gauche) ferait une photo de profil marrante. Comme moi. Enfin je crois? Dans tous les cas, je vais garder cette image sous le coude.
J’adore aussi la N°2 (en haut à droite). Bonne harmonie de couleurs, et dans la vraie vie, je passe sans arrêt les mains dans mes cheveux, donc why not x) Malheureusement, l’expression est légèrement hors-sujet. Je veux bien avoir l’air un peu distante, mais pas ressembler à un p’tit lapin effrayé. Tu noteras comment la présence de l’émoji 🤘 semble avoir systématisé la présence de mains en action près de la tête…
Non seulement les variations ne corrigent pas le problème de l’image N°2, mais en plus, elles en créent de nouveaux. Mieux vaut laisser tomber cette piste.
Bilan: comment faire une belle photo de profil?
Avance rapide, je vais pas t’infliger la totalité du processus. Voici les images que j’ai retenues (et légèrement retouchées) pour mes profils sur les réseaux sociaux:
Avec la présence d’éléments graphiques récurrents et la cohérence de la colorimétrie, c’est facile d’imaginer que c’est le même personnage / personne. Même quand le style change! Avoir plusieurs versions à ma disposition me permet de donner du dynamisme et de la souplesse à mon image de marque, sans pour autant sacrifier la cohérence.
À la lumière de cette expérience, voici la seule et unique règle absolue que je retiendrais:
Choisis la ou les photo(s) de profil qui contien(nen)t une vérité personnelle et pertinente dans le contexte qui t’intéresse.
Nos identités sont composées de multiples facettes. Tu ne pourras jamais les exprimer toutes dans une seule image. Et d’ailleurs, ce n’est pas utile.
Qui veux-tu être, que veux-tu représenter pour ton audience?
Voilà ce qui importe vraiment. Peu importe combien de règles tu dois briser en route, du moment que la destination finale est une image / photo de profil qui dit la vérité que tu as choisie.
Et toi? Es-tu en bons termes avec ta (ou tes) photo de profil professionnelle? Sois honnête: dis-moi en commentaire si elle(s) te ressemble(nt) vraiment!
Je comprend la démarche et j’aime assez le rendu graphique maintenant une photo de profil pro doit pas être un cartoon de soit. Je pense que si je cherche un prestataire ou autre sur LinkedIn ce genre de photo me renvoi une image négative de la personne (peut être et sûrement a tord). Je trouve que ça montre un manque d’assurance de soit, une volonté de se cacher derrière des artifices, un côté faux qui n’est pas engageant dans une relation pro. Mais c’est que mon avis !
Effectivement, c’est une façon de voir les choses. Tout est question de point de vue. Toi, tu penses que la personne a quelque chose à cacher. Moi, je remarque surtout l’originalité, et ça m’intrigue. A contrario, j’ai tendance à penser qu’une personne avec une photo de profil qui suit trop bien les codes manque d’audace et de personnalité… Peut-être et sûrement à tort, là aussi, mais c’est le jeu, n’est-ce pas? Je connais plusieurs freelances qui font le choix de ne pas montrer leur vrai visage, mais ça ne les empêche pas de trouver leur public. Public pour qui, de toute évidence, un avatar peu conventionnel n’est pas un frein :) C’est une façon comme une autre de se positionner en tant qu’outsider anticonformiste, ce qui est une stratégie de personal branding tout à fait pertinente, surtout sur un marché ultra-concurrentiel.