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Introduction à l’univers des mascottes
Logo par-ci, logo par-là… On traite le logo comme si c’était la colonne vertébrale de toute marque qui se respecte. Honnêtement? C’est un poil exagéré. Il existe un élément visuel qui fait comme le logo, mais avec plus d’émotions et d’histoires. Et la plupart de tes concurrents ne pensent même pas à s’en servir! Aujourd’hui, c’est atelier création mascotte. Mets tes chaussures de rando, on va emmener ton expérience de marque vers de nouveaux sommets! 🚀🗻
Pour ta gouverne, ces créatures pernicieuses qui filent des cauchemars aux gamins quand elles sont mal foutues ne sont pas réservées aux parcs d’attraction et aux magasins de jouets. Toutes les marques ont de bonnes raisons de les prendre au sérieux. Et ça, les Japonais l’ont bien compris. Mais genre, VRAIMENT bien compris.
Imagine-toi Eric Dupond-Moretti racontant l’histoire de deux pingouins repris de justice. Tu trouves ça absurde? Au Japon, ça passe crème. (Après, on peut se demander si la ville de Kanoya avait besoin d’une mascotte homme-poisson qui danse… Ou la SNCF japonaise, de trois lapines sexy moulées dans du latex…)
Avis aux entrepreneurs timides: le président de Toyota, Akio Toyoda, a sa propre mascotte. Et il l’envoie aux événements où il ne veut pas aller. Si ça ne te donne pas envie de créer ta propre mascotte, je ne sais pas ce qu’il te faut.
Now on #ToyotaTimes, a series of back number articles penned by none other than Morizo himself. Here's a chance to read and understand #Toyota's president, Akio Toyoda, in a way you haven't seen before. Read the first "Morizo's Musing" here: https://t.co/fa6hHgsj0V pic.twitter.com/ICAu8sHsrE
— Toyota Motor Corp. (@ToyotaMotorCorp) June 12, 2020
Pourquoi adopter une mascotte pour son entreprise?
Suis-moi, je t’emmène en interview avec un expert tout droit sorti des abysses de mon cerveau. Il va t’expliquer comment, même avec un niveau bonhomme-bâton en dessin et une énorme flemme, tu peux créer ton propre Tony le Tigre… Le harcèlement sexuel en moins, on espère.[1]Slate.fr. « Tony le tigre, la mascotte de Frosties, est inondé de messages porno sur Twitter ». Slate.fr, 30 janvier 2016, … Continue reading Le résultat avec une intelligence artificielle qui dessine ne sera peut-être pas aussi bon que si tu déléguais le travail à un professionnel… Mais au moins, tu auras les bases pour commencer à créer une mascotte d’entreprise!
Bonjour Monsieur MacScott, et merci d’avoir accepté cet entretien. C’est la première fois que je rencontre un créateur de mascottes professionnel. Il faut absolument que je vous pose LA question. Quelle est la mascotte la plus bizarre sur laquelle vous ayez eu à travailler?
Hmm… Je me souviens d’une fois où un client m’avait demandé une créature mi-humaine, mi-homard pour sa mascotte entreprise. Apparemment, elle pouvait tirer des lasers par les yeux… Mais en fin de compte, ce concept n’a jamais vu le jour. Il faut dire que l’entreprise censée avoir fait appel à moi ne connaissait mon client ni d’Eve ni d’Adam. Le projet ne s’en n’est jamais remis.
Etrange histoire!
Mais toute de même moins dérangeante que la fois où un chasseur m’a confondu avec un taxidermiste. Il a traîné un cadavre de cerf jusqu’à ma porte pour que je lui mette un pull moche de Noël. Et un nez rouge. Ma fille de 5 ans fait encore des cauchemars. Certaines personnes ont vraiment un sens de l’humour tordu.
Je suis bien placée pour le savoir.
Quelles informations peuvent être utiles pour la création de mascotte?
Heureusement, mes questions préliminaires sont assez efficaces pour décourager les touristes. Il me faut toutes sortes d’informations sur l’identité de l’entreprise qui me commande une création de mascotte. Notamment: ses valeurs, son public cible, sa charte graphique, son style de communication… Ce genre de choses.
Je vois. C’est typiquement le genre de choses qu’un expert demanderait pour avoir l’air d’un expert. Mais je connais la vérité, je l’ai lue sur Twitter. Cette histoire d’identité de marque, c’est un complot ourdi par la pègre du marketing!
Je comprends que vous puissiez avoir cette impression. Cependant, je vous garantis que le branding a une véritable influence sur le processus de création d’une mascotte entreprise. Par exemple, pour un public adulte, je partirais sur un style plus sobre et réaliste qu’avec une mascotte pour enfants.
- Age: privilégier un design amusant et coloré pour une audience jeune, plus sophistiqué et sobre pour un public plus âgé
- Intérêts: inclure des détails et accessoires qui font allusion aux loisirs et préférences du public cible
- Contexte culturel: évite le joint au bec et la casquette à l’envers si ton public est plutôt conservateur
- Tendances du marché: si des thèmes, des idées, ou des esthétiques particulières sont à la mode, ça peut valoir le coup d’adapter la mascotte en conséquence. Par exemple, M&M’s a donné des chaussures plus confortables à ses mascottes féminines pour mieux coller à l’image de la femme moderne.
- Points de douleur: suggérer une difficulté commune entre la mascotte et le public cible (par exemple: l’hypersensibilité) peut favoriser la connexion émotionnelle
Création de mascotte: pour quelles entreprises?
A présent qu’on a satisfait ma curiosité, il est temps d’aborder un sujet qui fâche. N’importe quelle marque peut-elle bénéficier d’une mascotte entreprise?
Absolument! Ce sont les besoins de la marque qui orientent la création de la mascotte, plus que tout autre critère. Quand on entend « mascotte », on pense volontiers à des peluches géantes qui se promènent dans des marchés de Noël. En réalité, une mascotte peut tout aussi bien paraître sophistiquée et élégante. Il est vrai que son but premier est de jouer sur l’émotionnel… Ce qui peut être plus ou moins difficile à assumer ouvertement. Cependant, il est important de se souvenir qu’en marketing, il est toujours question d’émotions. Mieux vous créez et contrôlez les émotions, mieux vous vendez.
Mémo: différence entre un logo et une mascotte de marque
Mais j’ai déjà un logo qui me plaît… Pourquoi ne pas juste reporter cette dimension affective dessus?
Je vous l’accorde, les deux participent de l’identité visuelle de la marque. Pour autant, les deux ne sont pas interchangeables. Pour une marque prête à assumer pleinement sa dimension émotionnelle, la mascotte est parfaite. Elle apporte ce petit surplus d’humanité qui manque aux entreprises n’ayant pas la chance d’avoir Steve Jobs ou Elon Musk.
Le logo est conçu pour être aussi simple que possible. C’est le côté purement fonctionnel de l’identification qui prédomine. Pense aux MacBook frappés de la célèbre pomme: la valeur de symbole réside dans l’interprétation, la promesse sous-entendue. C’est la marque qui fait le logo: quelqu’un qui ne connaîtrait pas Apple ni verrait rien de particulier.
Pour la mascotte, c’est l’inverse: elle crée activement l’expérience de marque au lieu de simplement la recevoir. Elle serait trop figurative, trop pleine de détails et chargée de son propre symbolisme pour servir de logo. Par contre, elle est tout à fait appropriée pour:
- humaniser une marque
- raconter une histoire
- orienter l’expérience émotionnelle de marque dans le bon sens
Attendez… Steve Jobs et Elon Musk, des mascottes? 🥴
En quelque sorte, oui. Leur talent pour pousser leurs propres qualités et défauts jusqu’à la caricature leur donne un côté « cartoonesque » indéniable. On comprend intuitivement ce qu’ils représente. Cela fait d’eux des personnages faciles à placer dans toutes sortes de narrations. C’est précisément ce genre d’appropriation collective spontanée que l’on cherche à obtenir avec une mascotte.
Les bases de la création de mascotte d’entreprise
Initiation au character design appliqué à la création de mascotte
Mais pour ça, j’imagine qu’un simple dessin ne suffira pas.
Non, en effet! Votre mascotte ne doit pas flotter dans le vide: il faut lui donner une personnalité, une histoire, une voix. Pensez à Hello Kitty. Le personnage en lui-même est simplissime. Mais ce qui fait son charme, c’est aussi sa mise en scène dans toutes sortes de contextes. Il a une garde-robe, des amis, il vit des aventures… Du coup, on peut s’attacher à lui presque comme on s’attacherait à un être humain.
- Personnalité: les personnages de manga sont souvent construits autour d’un trait de personnalité spécifique. Par exemple: timidité, hyperactivité, sarcasme… Ce trait pourra être grossi à des fins humoristiques ou d’identification. Adopter la même stratégie dans son processus de création de mascotte et construire son apparence autour aide à la rendre mémorable.
- Histoire: donner à ta mascotte d’entreprise une motivation, un ennemi, une origine… la rendra plus vivante, tout en la connectant à ta marque.
- Valeurs: les valeurs morales de ta mascotte devront évidemment être alignées avec celles de ta marque. Comment pourraient-elles se manifester dans son apparence?
- Style de communication: le ton employé par ta mascotte devra être aligné avec celui que tu utilises avec ton audience.
- Signes distinctifs: quels attributs peux-tu donner à ta mascotte pour la rendre encore plus unique? Pense catchphrases, geste…
- Identification: plus ta mascotte aura de points communs avec ton audience, ou ce qu’elle aspire à être, plus elle lui paraîtra sympathique.
Optimiser sa mascotte de marque pour le storytelling
Et voilà, j’ai imaginé la mascotte parfaite pour ma marque de space coffee: un chat astronaute qui s’appellera CosmoCat! Les gens adorent les chats, et le ronronnement de mon CosmoCat a des propriétés magiques… comme mon café!
C’est un bon départ. Mais qui dit astronaute dit voyage: pourquoi CosmoCat se balade-t-il dans l’espace? Comment se déplace-t-il: a-t-il un vaisseau spatial, et un équipage d’autres chats en costumes d’astronautes? Et s’il se pose sur d’autres planètes, à quoi ressembleraient les extraterrestres qu’il rencontre?…
Ça ressemble de plus en plus à du travail d’écrivain!
Par certains aspects, oui. Mais attention: on n’est pas là pour écrire un roman! Une histoire trop complexe risquerait de perdre votre audience en route. Voire même: de passer pour une tactique de vente ridicule et forcée… Donc n’en faites pas non plus des tonnes! Soyez pragmatique. Ayez toujours en tête votre stratégie de contenu, et le genre d’éléments visuels dont vous pourriez avoir besoin. Par exemple, si vous prévoyez de poster du contenu spécifique pour la Saint-Valentin, il pourrait être intéressant de donner à CosmoCat un love interest…
Commencer la création de mascotte sur de bonnes bases
OK, donc j’ai mon concept de CosmoCat. Ce sera un chat astronaute parti chercher les étoiles les plus brillantes de la galaxie pour guérir sa peur du noir. En chemin, il a découvert une planète productrice de space coffee. Et maintenant?
Une fois que vous avez mis à l’écrit les caractéristiques que vous voulez donner à votre mascotte, il est temps d’ouvrir Midjourney. Traduisez vos idées en mots-clés, de préférence en anglais, et en les séparant par des virgules. Adoptez l’état d’esprit « less is more » (faire plus avec moins). Un prompt (= le texte utilisé pour générer une image) avec quelques mots soigneusement choisis donne généralement des résultats plus satisfaisants qu’un prompt de 10 lignes avec des mots de remplissage qui diluent le sens.
Juste donner quelques mots-clés, alors? Mouais… ça a l’air trop simple… Où est le piège?
Il est vrai que la capacité d’une intelligence artificielle qui dessine à générer de belles images à partir de presque rien est déroutante. Mais le vrai enjeu ici n’est pas d’arriver à créer une mascotte qui soit belle, mais qui soit pertinente. À quoi cela vous avancerait-il de créer un CosmoChien, même très mignon, si vous avez besoin d’un personnage de chat?
Ha, parce que si je demande un chat, Midjourney peut me proposer un chien à la place? Quel bordel!
Non, je vous rassure, il a peu de chances de se tromper sur quelque chose d’aussi simple… Surtout si vous avez fait attention à ne pas noyer vos mots-clés dans des paragraphes interminables. Par contre, les images obtenues risqueraient de ne pas être optimisées pour l’usage que vous voulez en faire.
Les ingrédients du prompt parfait pour une mascotte d’entreprise parfaite
OK, je vois l’idée. Comment faire pour bien faire, du coup?
D’abord, générez une image de base de votre mascotte de marque. Elle vous servira de référence pour créer toutes sortes de variations. Faites-la aussi neutre que possible: debout, de face, sans fond blanc, et sans accessoires additionnels. Uniquement avec des éléments qui font partie intégrante du personnage. Ces éléments joueront un rôle d’identification, et devront donc se retrouver dans toutes ses déclinaisons.
- Donne à ta mascotte 3 ou 4 caractéristiques physiques distinctives. Par exemple: une coiffure, une couleur ou un certain type de vêtement. Puis construis tous tes prompts autour de ces caractéristiques afin d’optimiser ta création de mascotte.
- Histoire de te faciliter la vie, privilégie un style vectoriel simple avec des aplats de couleurs nets. Demande un fond de couleur uni pour faciliter le travail de détourage. Mots-clés à tester: logo, flat design, vector, svg, simple, minimalist, white background, contour drawing, alcohol marker drawing, ink drawing
- La création de mascotte fait souvent bon ménage avec un style cartoon ou manga. Si c’est l’effet que tu recherches, essaie de placer –niji 5 à la fin de ton prompt. Ainsi, tu demanderas à Midjourney de s’inspirer d’images typées japanimation. (Le chiffre 5 correspond à la dernière version en date de niji au moment où j’écris cet article)
- Une fois que tu as obtenu un design qui te satisfait, sauvegarde ton prompt et ton image. Ils te resserviront! Pour ce faire: clic droit sur l’image dans Discord > Add reaction > envelope. Ensuite, direction le Midjourney Bot (icône Direct Messages dans la barre des serveurs auxquels tu es inscrit) pour retrouver ta création!
Décliner sa mascotte d’entreprise à toutes les sauces
CosmoCat se fait une beauté
C’est bon, j’ai mon CosmoCat de base… Il a même un mini logo de grain de café sur sa combinaison, c’est trop chou! Par contre, je trouve que le dessin de patte qui tient une tasse de café est en trop… Mais si je dois refaire des variations pour corriger juste ce détail sans toucher au reste, ça va prendre des heures! Vous n’auriez pas une astuce un peu moins… aléatoire?
Si, bien sûr. Que diriez-vous d’utiliser notre ami Canva*? Placez un rectangle de la même couleur que le fond de la tenue sur le détail à effacer, et le tour est joué! L’idéal serait bien sûr d’utiliser un logiciel de graphisme approprié, mais pour un débutant, cette technique fera l’affaire.
Ah, mais maintenant, ça a l’air trop vide! Quel enfer!
Attention, ne vous prenez pas trop la tête avec les détails! La plupart des détails passeront à la trappe lorsque vous demanderez à votre intelligence artificielle de produire un dessin. Cependant, si vous tenez à personnaliser les images créées par Midjourney et que vous êtes allergique aux logiciels de création graphique classiques, il existe des hacks pour s’en sortir avec juste Canva. Attendez, je vous montre:
CosmoCat dans tous ses états
D’accord… et ensuite?
Ensuite, je vous propose de donner vie à CosmoCat en le faisant bouger et exprimer ses états d’âme! Préparez un prompt avec l’image de référence de votre mascotte de marque au tout début, ainsi qu’un verbe d’action ou un adjectif d’émotion. Et si Midjourney s’éloigne trop du design initial, réécrivez une partie ou la totalité de votre prompt d’origine.
Suggestions de mots-clés d’émotions et d’humeurs: happy / cheerful, excited / bubbly (pétillant), playful (espiègle), confident (confiant), curious, loving, determined, sad, tired, sulky (boudeur), proud (fier), thoughtful (pensif)…
Suggestions d’actions: jumping, dancing, waving (faire un signe de la main), thumbs-up (pouces levés), sitting, running, flying, walking, dabbing (faire un dab), zazen (assis en position de méditation)…
Entraîner Midjourney à la création de mascotte
Et si les choses ne se passent pas comme je le veux? Après tout, je m’efforce de créer un chat. Et les chats ne sont pas les créatures les plus obéissantes du monde…
En cas de problème, déclinez votre idée en synonymes dans votre prompt, et faites des variations jusqu’à obtenir entière satisfaction. Vous pouvez également ajuster le poids relatif de l’image de référence par rapport aux mots-clés (paramètre –iw). Ce paramètre devra être suivi d’une valeur comprise entre 0.25 et 0.75 (image < texte) ou entre 1.25 et 2 (image > texte).
Les boutons Variation sont pratiques pour apporter des modifications à une proposition de Midjourney. Problème: par défaut, tu ne contrôles pas la nature de ces modifications! Pour y remédier, tape la commande /settings, et clique sur le bouton Remix mode. De cette manière, à chaque fois que tu cliqueras sur un bouton Variation, Midjourney te proposera de corriger le prompt utilisé! Cette façon de procéder fonctionne assez bien pour corriger un détail précis. Cela dit, elle impose une fidélité très importante à l’image de départ. Impossible, donc, d’obtenir un changement radical comme une modification de la posture du personnage.
Variations, variations, encore des variations, toujours des variations
Afin d’arriver à un résultat convenable j’ai dû ruser (et brûler pas mal de crédits 🔥🥵). Voici comment j’ai procédé:
- Utiliser la commande /describe sur mon image de base pour que Midjourney la décrive avec « ses propres mots »
- Copier un des prompts proposés et retirer un ou deux mots-clés qui s’opposent à l’effet que je recherche. Ici: detailed costumes (puisque je ne cherche pas du tout un effet réaliste). Rajouter l’URL de mon image de référence en début de prompt + le paramètre « niji 5 » que j’avais déjà utilisé dans l’image de base (histoire de garder un style similaire).
- Faire des itérations, et augmenter le poids relatif des mots que Midjourney s’obstine à ignorer. En gros, en insérant ::2 dans le prompt, on indique à Midjourney que tous les mots qui précèdent sont deux fois plus importants que les autres… Par défaut, Midjourney considère que tous les mots d’un prompt sont à ::1.
- Lorsqu’une proposition se rapproche de ce que je recherche: upscaler. Copier l’URL (clic droit sur l’image générée par Midjourney). La mettre dans un prompt à côté de l’URL de mon image de base. Coller le texte du prompt d’origine. Valider.
- Recommencer autant de fois que nécessaire.
Les limites de Midjourney pour la création de mascotte
Pffiou, enfin, j’ai réussi à obtenir un CosmoCat bondissant! J’aime bien le résultat, mais… Je ne sais pas, il y a quelque chose qui me chiffonne… Vous ne trouvez pas qu’il a l’air un peu différent de sa version de base?
Un peu, oui.
Mais j’ai brûlé tous mes crédits pour arriver à cette version, et la prochaine recharge n’arrivera que dans un mois… Je ne peux pas me permettre d’attendre jusque là pour recommencer!
Malheureusement, nous touchons à la limite de ce que Midjourney peut faire pour nous et notre création de mascotte. Cette intelligence artificielle est très douée pour générer des dessins uniques, et en faire des micro-variations. Seulement, elle n’est pas conçue pour faire du character design un peu poussé. Plus précisément: elle échoue à mémoriser et préserver l’intégrité d’un personnage ou d’un élément de décor d’une image à l’autre.
Alors j’ai fait tout ça pour rien? Quelle déception!
Hé bien, il est vrai que je ne pourrais pas recommander cette méthode à une grosse entreprise. Lorsque le budget le permet, le mieux reste de commissionner un professionnel humain! Ceci étant dit, pour une petite entreprise, la méthode Midjourney reste acceptable, et les avantages surpassent les inconvénients. Assurez-vous que les éléments emblématiques de votre mascotte d’entreprise (couleur de peau ou de poils, forme des yeux…) soient toujours respectés. Soignez les signes distinctifs principaux, et votre audience devrait vous pardonner les petites incohérences. Au pire, faites preuve d’humour et imaginez une explication logique! Après tout, qui nous dit que CosmoCat n’est pas une fashion victim qui change régulièrement de combinaison?
Création de mascotte d’entreprise: les obstacles à surmonter
Malgré ses défauts, CosmoCat est presque prêt à conquérir le cœur et le portefeuille de mon client idéal. Mais avant de procéder à son décollage dans le monde réel, j’aimerais m’assurer que sa fusée va moins merder que SpaceX Starship. Avec l’aide de mon expert en création de mascotte de marque, j’ai mis au point une checklist d’obstacles qui pourraient compromettre la mission…
Manque de cohérence d’une version à l’autre
Sans doute le plus gros problème que tu puisses rencontrer. Base-toi autant que possible sur les mêmes images de référence et les mêmes mots-clés. N’aie pas peur de les répéter jusqu’à l’écœurement (Midjourney ne te jugera pas si tu radotes). Fais autant de micro-variations que nécessaires. Les utilisateurs les plus à l’aise avec la création graphique pourront corriger les images à l’aide d’un logiciel dédié.
Manque de contrôle du rendu final
Les limitations d’une intelligence artificielle qui dessine nous compliquent la tâche quand on veut faire des corrections précises. Chaque génération comporte toujours une grosse part d’aléatoire. Sois flexible sur les détails mineurs de ta mascotte entreprise, mais intransigeant sur ce qui compte vraiment. Et surtout, prépare-toi à contrebalancer les aléas du hasard par le pouvoir des statistiques: fais des variations, encore et encore! En dernier recours, tu peux aussi tenter ta chance avec l’outil inpainting de Dall-E, pour gommer et recréer des zones problématiques de tes illustrations.
Le fond derrière la mascotte gêne son intégration dans d’autres visuels
Veille à ce que tes fonds soient les plus simples possibles, et que ta mascotte de marque s’en détache clairement. Pour cela, un simple white background glissé dans le prompt fait généralement l’affaire. Ensuite, tu n’as plus qu’à passer tes dessins générés par IA à l’effaceur d’arrière-plan de Canva*!
Hors-sujet culturel
Comme disait l’autre: on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde… Sois un peu plus malin que Twingo, qui, il y a quelques années de ça, a pensé que ce serait une bonne idée de recycler des blagues de beauf (« femme au volant, mort au tournant ») pour s’adresser à un public féminin. Ça ne marche pas comme ça. Si tu veux parler aux femmes, fais des blagues de femmes (quoique ça veuille dire). De même, pour ce qui est de ta mascotte: vas-y mollo avec les stéréotypes. Il y a un public pour tout, y compris pour les vieux clichés genrés, racistes, etc. La question, c’est: est-ce que c’est ton public à toi? Dans la mesure du possible, tiens-t’en à des références culturelles que ton audience reconnaît… ET n’a pas en horreur.
Manque d’originalité
Midjourney est une IA. Et les IA sont, par nature, des people pleasers. Si tu demandes à une intelligence artificielle de dessiner un chat, elle va se souvenir de toutes les fois où on l’a félicitée pour ses dessins de chats, et essayer de refaire à peu près la même chose. (Bon, je simplifie énormément, mais c’est l’idée)
Du coup, si tu demandes juste un « chat mignon », sans plus de précisions, tu auras, certes, de bonnes chances d’obtenir une image bien fichue de chat adorable… Mais ce ne sera guère plus qu’une synthèse « aplatie » de toutes les images de chats mignons que Midjourney aura ingurgité et régurgité.
Inversement, mettons que tu lui demandes quelque chose de très spécifique. Du style: une créature moitié chat moitié iguane qui porte une redingote et fait de la culture de patates douces sur Mars. Le résultat sera d’une qualité beaucoup plus aléatoire. Mais d’un autre côté, il n’existe (en tout cas à ma connaissance) pas ou peu d’images préexistantes qui réunissent tous ces critères. Donc le résultat sera aussi plus original.
D’où l’importance de réfléchir en amont au résultat que tu veux obtenir, afin d’atteindre un juste milieu:
Suffisamment d’idées pour que le résultat soit personnalisé. Mais pas trop non plus pour ne pas saturer l’IA de Midjourney. Et aussi: des idées un minimum cohérentes entre elles pour que le résultat ait du sens!
Plagiat involontaire
Bien que Midjourney ne soit pas entraîné à reproduire à l’identique une image préexistante, il est possible qu’il le fasse accidentellement. Du moins, en partie. Peut-être suffisamment pour te valoir un procès si le créateur de l’image « plagiée » tombe dessus. Yikes. Pas cool, hein? 😨 Le risque est limité, mais ça vaut le coup de faire une petite recherche Google sur tes concurrents et les mascottes de la même espèce que la tienne… Histoire de vérifier que tu ne marches pas sur les pieds de quelqu’un.
Qualité limitée
Actuellement, quand tu upscales une image carrée avec Midjourney, tu arrives à la taille mirifique de 1024*1024 pixels. C’est… correct (en tout cas pour une utilisation sur le web), mais non plus mirobolant. Et il faut aussi prendre en compte la qualité du résultat. Toutes les images générées par Midjourney ne sont pas forcément HD. Des images un poil trop floues ou pixelisées devront être réduites en taille pour retrouver une belle allure. La solution? Utiliser un élargisseur d’images, comme Bigjpg (gratuit et en plus il améliore légèrement la qualité de tes images).
Conclusion
Et voilà, ainsi s’achève notre introduction au monde merveilleux (et, il est vrai, parfois quelque peu frustrant) de la création de mascotte d’entreprise avec Midjourney. Finalement, ça ressemble un peu à la composition d’une salade (ou d’un buddha bowl). Dans la mesure où la partie technique se limite plus ou moins à jeter des ingrédients dans un saladier et à les mélanger, c’est à la portée de tout le monde. Par contre, faut bien choisir les ingrédients. (Apparemment, le mélange pain – ananas – jambon – tomate est illégal par décision populaire, même si personnellement, je trouve ça super bon)
Et surtout: il faut être prêt à faire et refaire BEAUCOUP de variations autour du même concept. Tellement de variations et de micro-modifications que les autres utilisateurs de Midjourney te prendront pour un fétichiste furry. Mais tu sais quoi? Balek! Toi et moi, maintenant, on est au moins deux à connaître la vérité: le poil d’une mascotte n’est jamais aussi lustré que lorsqu’on la nourrit avec notre âme. 😈😇
Tu as une mascotte? Tu prévois d’en créer une? Signale-toi en commentaire pour lui faire honneur 🧸
J’ai créé ces mascottes pour rendre hommage à mes deux chat–bots préférés, et promouvoir la création de contenu original assistée par IA. Si toi aussi, tu es partisan d’une utilisation raisonnée et créative de l’IA, n’hésite pas à placer ces petits chats dans ton propre contenu pour faire savoir d’où tu tires ton génie :) (lien Captain Midjourney | lien Captain ChatGPT)
Bibliographie
↑1 | Slate.fr. « Tony le tigre, la mascotte de Frosties, est inondé de messages porno sur Twitter ». Slate.fr, 30 janvier 2016, https://www.slate.fr/story/113399/tony-le-tigre-porno-twitter-furries. |
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